L’EMDR, UNE THÉRAPIE LIBÉRATRICE

Publication : juillet 2021
Média : magazine Entre Nous
Illustration : Vector Juice

EMDR : ces quatre lettres désignent une méthode aux résultats
étonnants pour libérer des traumatismes conscients ou inconscients.
Le point avec Maïté Clinkemaillie, psychothérapeute,
psychanalyste et praticienne EMDR.

L’EMDR, C’est quoi ?
L’EMDR  (Eye  Movement  Desensitization  and  Reprocessing,  ou  désensibilisation  et  reprogrammation  par  des  mouvements  oculaires)  est  une  forme  de  psychothérapie  développée par la chercheuse américaine Francine Shapiron dans les années 1980 et dont  l’objectif  est  d’aider  les  personnes  victimes  d’évènements  traumatiques  à  «  digérer  »  des  souvenirs douloureux par une stimulation  (oculaire, auditive ou  tactile) bilatérale alternée.  Elle  est  assurée  par  des  thérapeutes  (psychothérapeutes,  psychiatres,  psychologues  cliniciens…) qui y ont été formés. 

Concrètement, comment ça fonctionne ?
Le  cerveau  est  maître  dans  l’art  de  traiter  les  informations.  Mais  lors  d’un  événement  traumatique, il ne peut pas faire son travail correctement. À défaut d’assimiler l’information  qui lui a été transmise, il va plutôt la stocker dans le système limbique, centre des émotions.  Une fois archivés dans le système limbique, les sons, odeurs et images liés au souvenir restent  actifs dans la vie présente du patient. Le détonation d’un  feu d’artifice peut, par exemple,  replonger des militaires ou des victimes d’attentat dans la scène du traumatisme et réactiver des émotions liées au passé. En stimulant les yeux du patient, l’ouïe ou une partie de son corps  par tapotements de gauche à droite, à une  fréquence précise, les thérapeutes modifient la  façon dont le souvenir du traumatisme est stocké dans le cerveau et peuvent ainsi désactiver  les émotions négatives liées. Le souvenir ne s’efface pas, c’est la blessure émotionnelle qui  disparaît, emportant avec elle les ressentis négatifs. 

Pour qui et pour quoi ? 
Chez les adultes comme chez les enfants, c’est une technique très efficace pour surmonter les  événements qui laissent des cicatrices. Parmi eux : les grands traumatismes liés à un accident,  un viol, un attentat ou encore à une catastrophe naturelle, mais également les plus « petits » traumatismes (séparation, conflit, humiliations, harcèlement…) qui entraînent des blessures  souvent plus difficiles à débusquer. Avec l’EMDR, on obtient aussi d’excellents résultats chez  les personnes atteintes de dépression, d’anorexie, de toxicomanie, de mésestime de soi. Il est toutefois important de ne pas oublier qu’il s’agit là d’une thérapie qui remue. La séance de  traitement, au cours de laquelle le patient fait face au souvenir traumatique, peut parfois être  vécue de manière bouleversante. Les praticiens formés à cette méthode s’assurent alors en  amont de la capacité du patient à revivre ces souvenirs douloureux.   

Une séance, c’est…
Un protocole précis. En plus de la stimulation oculaire, thérapeutes et patients vont chercher  ensemble l’événement traumatique sur lequel ils vont travailler. C’est parfois rapide, parfois  plus long, le traumatisme pouvant être enfoui ou fragmenté. Les séances durent entre 45 min  et  1  h  30  et  coûtent  entre  80  €  et  150  €  selon  le  praticien.  Certains médecins  pratiquent  l’EMDR : dans ce cas, les séances peuvent être en partie remboursées par la Sécurité sociale  et les mutuelles.

EMDR : ces quatre lettres désignent une méthode aux résultats étonnants pour libérer des traumatismes conscients ou inconscients. Le point avec Maïté Clinkemaillie, psychothérapeute,
psychanalyste et praticienne EMDR.